28/05/2011

NI VU NI CONNU - 27 mai 2011- Wattignies

C'était la chorale Crescendo de Wattignies qui avait convié  quelques groupes amis pour une manifestation au profit des sinistrés du Japon.

A tout seigneur, tout honneur, il revenait donc à Crescendo d'ouvrir la soirée, sous la direction de son chef habituel et fondateur François Dusol. Ce choeur regroupe plus de 50 personnes, et sa façon de faire est bien dans la tradition des choeurs rassemblant toute personne ayant simplement envie de chanter. Un programme varié , mais ne devrait on pas plutot dire éclectique, mèlant des oeuvres profanes, parfois même polissonnes, à des pièces de musique sacrée,  allant de la Renaissance ( Janequin ..)  au plus contemporain ( Lauridsen, Arvo Part ), sans oublier folklore et musique américaine. Un niveau d'interprétation très inégal selon les pièces constituait la preuve indéniable que certaines d'entre elles avaient encore besoin de travail avant d'être proposées au public. 

Suivait l'ensemble Vocal Adventi- un ensemble d'une bonne douzaine de chanteuses et chanteurs- sous la direction de Lucille Delvaux, dans un programme très contemporain, influencé par l'Europe du Nord/Pays Baltes, à l'exception notable cependant de pièces du français Thierry Machuel.  Très en place sur le plan rythmique, mélodiquement juste, on n'est pourtant pas conquis, sans doute en raison du manque d'énergie - l'impression que tout est chanté un peu de la même façon - et d'un son du choeur sans véritable consistance vocale: dans un groupe de 12 ou 15 chanteurs, l'exigence vocale individuelle devient un nécessité , et l'insuffisante culture vocale d'une majorité devient un handicap pour le groupe. Les chefs de choeur doivent prendre conscience que dans chant choral, il y a le mot Chant, et que plus le groupe est numériquement restreint, plus la qualité vocale de chaque membre devient essentielle.

Les mêmes commentaires sur les voix pourraient s'appliquer au quatuor d'hommes Ni vu Ni connu. Mais le dynamisme, l'humour, l'originalité du répertoire, la mise en scène,  ont fait de leur prestation le grand moment de la soirée. Le répertoire est en effet consacré exclusivement à la musique "barbershop", un style de musique harmonisée a capella, inspiré par le jazz et les gospels, né dans les boutiques des barbiers noirs américains au début du 20° siècle,  et laissant une part d'improvisation aux interprétes.

Une bonne soirée dont on espère qu'elle aura permis aux organisateurs de récolter des fonds pour les sinistrés japonais, et qui avait bien trouvé son intitulé de concert en 3 dimensions.

Pierre Antoine

15:40

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